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Valises de rêves
9 février 2007

Bombay en transit

IMGP7554Apres le calme buccolique de Hampi, et une nuit de bus, l'arrivee a Bombay vous fait voir l'autre face de l'Inde. Celle des bidonvilles et des decharges, dont on ne sait trop ou commencent et ou finissent les uns et les autres. Des egouts qui stagnent au pied des immeubles dont les facades de ciment bavent l'humidite en longues trainees noires. Des sans abris qui dorment sur les trottoirs, entre deux routes, dans les saletes et les fumees des pots d'echappements. Bombay, metropole aux millions d'habitants, expose la misere et la crasse sous un ciel plombe. C'est l'Inde aussi, et quiconque voyage dans ce pays ne peut manquer d'etre choque par tout cela. Mais meme les tres pauvres, ceux qui vivent dans de petites baraques minuscules, faites de toles, de planches, de materiaux indeterminables, parviennent Dieu sait comment a garder une certaine dignite. Au milieu de ces petites habitations de fortune, faites d'une piece au sol surmontee d'une piece desservie par une echelle de bois, des details frappent le regard : l'entourage d'une porte decoree de motifs peints, un petit rideau au crochet au-dessus de l'entree. Et ces details me paraissent illustrer de facon saisissante l'humanite de ces gens si pauvres. La beaute presente dans la misere... Le caniveau passe au pied de ces minuscules bicoques, et les femmes font leur lessive, les hommes se lavent les dents, se preparant a une nouvelle journee. Des fillettes vetues de robes a paillettes se tiennent sur le seuil de ces foyers sombres. Tout est mele. L'odeur des egouts vous souleve le coeur, les tas d'ordures ou fouillent les vaches vous ecoeurent... Oui, tout cela existe. Et aussi les vieilles demeures coloniales aux facades raffinees, et les immeubles flambants neufs qui se dressent au milieu des rues grouillantes de Bombay.

L'Inde n'est pas seulement un enchantement des sens, evidemment. Mais tout ce qui choque ici est aussi present en Afrique, en Amerique du Sud, sans meme parler de la misere de l'Europe. Et ce qui m'interesse, ce que j'ai envie de partager, ce n'est pas la face sombre des choses, mais la face joyeuse, celle qui parle au coeur et eleve l'esprit. Voila pourquoi je decris plus souvent la beaute que la crasse. Et le titre de ce blog mentionne les reves, pas les cauchemards!

Je n'ai passe que quelques heures a Bombay, d'ou j'ai repris un bus pour Udaipur, ou je suis arrivee ce matin, fourbue, epuisee, mais enchantee de decouvrir un nouvel endroit magnifique. Des palaces blancs qui se refletent dans le lac, de petites rues tortueuses ou les maisons ont des balcons ajoures et des terrasses dont la vue vaut des millions...

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Commentaires
G
... En effet ce sont de valises de rêves que tu nous contes si merveilleusement et si souvent, dont il est question... Donc oui, tu as plus envie -ce que je comprends réellement parfaitement- de partager la beauté, le charme, le côté unique, particulier, de ce que tu découvres au fil des jours de ce pays géant, que la misère et ce qui je n'en doute pas une seconde peut te choquer et t'attrister. Moi en tout cas je suis ravie, enchantée, et passionnée par tous tes récits, et me sens totalement privilégiée de pouvoir le faire. Continue de nous faire rêver donc! Je t'embrasse fort.
P
Après cette brève plongée dans le cloaque de Bombay, nous attendons de rêver à nouveau en t'emboîtant le pas vers les palais des Maharadjas (orth?). Mais un voyage en Inde ne pouvait faire l'impasse sur les injustices de notre monde. Ces images nous jettent au visage l'ambivalence de l'homme, capable du meilleur et du pire. <br /> Oublions... Quel bonheur de te suivre... Sur le lac avec l'arrière petit fils de Darwin... dans le marché de Pondichéry... au milieu des temples et des chaos granitiques de Hampi... j'ai l'impression d'y être allé... Bon vent ma grande...
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